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Article: Les défis et les limites du "Made in France" : Une réflexion critique.

Les défis et les limites du "Made in France" : Une réflexion critique. - Ateliers de Nîmes
artisanat français

Les défis et les limites du "Made in France" : Une réflexion critique.

L'engouement suscité par le label "Made in France" semble peu à peu s'essouffler. Dans quelques années, nous pourrions faire face à une réalité similaire à celle des années 90, où la fabrication de produits manufacturés en France sans véritable valeur ajoutée ne génère aucun avantage, y compris en termes d'emploi. Quels sont les véritables enjeux liés au "Made in France", les problèmes rencontrés par de nombreuses marques, les contraintes économiques et les limites du concept.

  • Le défi économique et les contraintes de coûts : La première conséquence observable est la difficulté rencontrée par de nombreuses marques qui sont contraintes de mettre fin à leurs activités. Les modèles économiques doivent être repensés, et de nombreux acteurs du "Made in France" constatent que la production en France est complexe, coûteuse et impacte les marges bénéficiaires, et par conséquent, les investissements. Malgré les appels à l'aide lancés aux pouvoirs publics, il est important de noter que le "Made in France" bénéficie déjà de nombreuses subventions. Les clients finaux paient deux fois pour leurs produits, une fois à l'achat et une seconde fois via leurs impôts. Les subventions gouvernementales, régionales et locales, ainsi que les divers crédits d'impôt et emplois aidés, sont largement distribués. Cependant, cette situation n'est pas viable à long terme.
  • La question de la valeur ajoutée : Concevoir un vêtement en France ne garantit pas nécessairement une valeur ajoutée au produit. La qualité et l'aspect écologique ne sont pas automatiquement supérieurs pour un vêtement fabriqué en France. Ces arguments ont pu être valables par le passé, mais de nombreux pays européens et méditerranéens, tels que le Maroc, la Tunisie et la Turquie, rivalisent désormais en termes de qualité et de respect de l'environnement.
  • Les limites de la création d'emplois : Il existe une idée fausse selon laquelle le "Made in France" crée des emplois. Certes, de nombreux emplois sont créés dans l'industrie, mais une grande partie d'entre eux sont basés sur des contrats aidés, ce qui n'est pas viable à long terme. De plus, de nombreuses marques "Made in France" sont des DNVB (Digital Native Vertical Brand) qui opèrent sans intermédiaires et sans réseau commercial. Pour chaque emploi créé dans l'industrie, il y a une limitation en termes de création d'emplois dans d'autres secteurs.

Certaines marques "Made in France" font exception en proposant une réelle valeur ajoutée, mais elles représentent une infime partie de l’ensemble. L'engouement initial autour du "Made in France" a souligné les aspirations à soutenir l'économie locale et à préserver les emplois nationaux. Cependant, il est essentiel de prendre en compte les défis économiques et les limites inhérentes à cette approche. À l'heure où la dette publique s'élève à plus de 3000 milliards d'euros et où la balance économique est fortement négative, il est impératif de faire des choix réfléchis. Il est temps de reconnaître que le textile ne pourra pas être la solution miracle à tous nos problèmes économiques et d'emploi.

"Il est essentiel d'adopter une vision plus réaliste et nuancée du "Made in France". Plutôt que de se focaliser uniquement sur la localisation de la production, il convient de mettre l'accent sur la véritable valeur ajoutée d'un produit, qu'elle soit liée à l'artisanat, au savoir-faire d'exception, au patrimoine ou à l'innovation. Il est nécessaire de promouvoir des critères de qualité, de durabilité et d'impact environnemental, indépendamment de l'origine géographique de la fabrication."

En conclusion, il est temps de revoir notre approche du "Made in France". Plutôt que de le considérer comme une solution universelle, il est essentiel de prendre en compte les défis économiques, les contraintes de coûts des matières première et les limites de création d'emplois. Le véritable enjeu réside dans la recherche constante de la valeur ajoutée, qu'elle soit liée au savoir-faire, à l'innovation ou à la durabilité. C'est en adoptant une approche pragmatique et ouverte que nous pourrons réellement promouvoir un secteur textile prospère et durable, capable de s'adapter aux exigences du marché mondial.

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